De tous les arts du dessin pratiqués et perfectionnés par les Grecs, l'architecture a peu à peu pris le dessus. Née de l'utile, elle s'en est bientôt détachée et en opérant avec le bois et la pierre, elle les a fait disparaître aux yeux du spectateur pour ne présenter que des formes.
Lorsque les gens parlent de l’architecture grecque, ils pensent immanquablement à l’architecture des temples, théâtres, marchés, gymnases, et vue le penchant des Grecs à faire la guerre, les fortifications. Au IVe siècle av. J.-C., on commence à construire dans les villes des théâtres en pierre. Dans l’Antiquité, un théâtre de qualité est considéré comme une des structures les plus caractéristiques de toute cité grecque de la moindre importance. Les Athéniens qui ont assisté à des représentations données par les grands maîtres du théâtre grec — Sophocle, Eschyle et Euripide — ont eu pour sièges des bancs en bois installés sur le flanc sud de l’Acropole. Leurs descendants ont un cadre plus agréable. Les théâtres grecs sont généralement construits à flanc de colline, ce qui offre un soutien naturel pour les gradins curvilignes en pierre faisant face à la scène. La plupart des spectateurs apportent un coussin, car voir des pièces en plein air pendant un festival est un peu comme une épreuve d’endurance. Le théâtre d’Épidaure est remarquablement bien conservé, et on y présente des pièces régulièrement. Son acoustique est stupéfiante et le moindre chuchotement sur la scène s’entend de la dernière rangée. Cela prouve le talent du célèbre architecte Polyclète le Jeune. Dans la haute Antiquité, les autels en plein air jouaient déjà un rôle cultuel important. Ils étaient érigés dehors pour des raisons pratiques : le sacrifice de 100 bœufs dans le cadre des Jeux olympiques ou d’autres festivités avec tout le sang et toute la Toutefois, sous l’influence de l’Orient — en particulier de l’Égypte — les Grecs commencent à voir les temples comme des structures où l’on pourrait abriter l’image d’une divinité. Grecs cherchent donc chez leurs prédécesseurs et leurs voisins des constructions de temple appropriés. À leurs ancêtres mycéniens, ils empruntent l’idée d’une structure rectangulaire basée sur le mégaron (grande salle), une pièce dont l’entrée principale est abritée par un porche soutenu par des colonnes. Aux Égyptiens, ils empruntent le concept de la monumentalité ainsi que des éléments architecturaux et ornementaux tels que la colonne cannelée, la palmette, la spirale, la rosette ou le motif du lotus.